Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/27

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vement de roulis. Mad, qui a exprimé le désir d’assister à une tempête pour éprouver si elle serait malade, va être servie à souhait.

En peu de temps, le mouvement devient si fort qu’on a peine à rester debout. Nous nous en apercevons quand nous voulons sortir de la salle à manger et gagner le fumoir. Le vent balaie le pont et promène les chaises qu’on est obligé de remiser. Une bonne vieille dame qui veut traverser, est projetée contre le bordage ; je l’accroche par le bras et la conduis à l’escalier des cabines pendant qu’elle se confond en remerciements.

Je vais me mettre sur ma chaise longue qui se trouve près de celle d’un passager avec qui j’engage la conversation. C’est M. L… magistrat à Nouméa. Il est surpris de voir un industriel français qui va se rendre compte par lui-même des articles demandés dans nos colonies : il n’a pas vu cela souvent et il m’en félicite. Il me parle d’une cotonnade imprimée à grandes fleurs de couleurs vives qui sert de vêtement aux indigènes de Tahiti ; c’est une maison anglaise qui la fournit, et cela malgré les droits énormes qui leur sont appliqués, tandis que les articles français ne paient que 4% ad valorem.

Il faudra examiner cela.

Pendant ce temps, la mer grossit toujours. On est obligé d’attacher les chaises