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Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/55

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bon, qui doit bien peser 50 kilos, suspendu à une perche en bambou qui passe sur leur épaule et ils trottent avec cela et il y en a plusieurs files indiennes sans discontinuité : on dirait une fourmilière jaune qui va prendre le bâtiment d’assaut.

Chaque file passe devant un contrôleur assis à l’abri d’une petite guérite qui, à chaque voyage, donne une sapèque (petite pièce de monnaie chinoise) au premier des deux porteurs, celui-ci, sans ralentir sa course, la prend en passant comme au vol. C’est simple comme contrôle, les hommes se trouvent payés et le nombre de sapèques données indique la quantité de sacs de 50 kilos chargés. Ça n’est pas compliqué comme écritures.

C’est à Singapour où un vaisseau a le plus tôt fini de faire son charbon. On vous charge 10.000 tonnes en deux heures.

Nous allons vers la ville qui est assez éloignée de ces docks de charbon. Il faut 20 minutes au trot de notre petit cheval. Nous voyons des voitures comme les nôtres en quantité, et des pousse-pousse. Les cochers sont, en général, Malais ou Indiens ; aucun Chinois n’est cocher, tous traînent ces pousse-pousse (des ritchau).

Ils sont vraiment curieux ces hommes jaunes, vêtus d’un simple petit caleçon de bain en toile bleue, pieds nus et la plupart du temps tête nue ou un petit cône