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Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/75

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se passent ainsi allongé, chacun devant sa chambre, c’est très drôle. Les dames aussi ont le sarroug ; pour elles, c’est un morceau de toile imprimée qu’elles se roulent autour des reins et qui descend à la cheville, là-dessus une espèce de camisole en toile blanche ouverte en pointe et garnie d’une dentelle ; pas de bas, des mules. Elles viennent ainsi déjeuner à 8 h. et à 1 h. Le soir seulement à 5 h. elles s’habillent pour les visites qui ont lieu de 5 h. à 8 h. On dine ensuite à 8 h. ½ ou 9 h. et voilà la vie à Batavia.

Mes bagages sont arrivés, je vais les reconnaître, je les fais placer dans ma chambre et vais causer avec un jeune Hollandais qui va à Bornéo où il est directeur dans une mine de pétrole. Je reviens ensuite dans ma chambre et, en entrant, je vois sur ma table carrée, un serpent dont la queue est entourée après la chaise voisine. Il ne bouge pas du tout, à ce point que je me demande s’il n’est pas en bois. Je l’examine : il a bien 1 mètre de long, il est gros comme mon pouce et a une tête excessivement petite. Deux ou trois chambres plus loin est allongé un avocat hollandais qui arrive à Batavia, je l’appelle et lui demande s’il a dans sa chambre un camarade semblable.

Il recule un peu stupéfait, mais le serpent commence à balancer sa tête et à sortir sa langue qu’il fait remuer vivement.