Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/76

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J’appelle alors un Malais (ce sont les domestiques). Spada ! crie-t-on pour les appeler ; il vient et ne sait comment l’intrus est entré.

Mon avocat lui demande s’il est dangereux ; il dit bien que non, mais il n’ose s’approcher et va chercher un autre Malais avec un grand bâton qui tue le serpent. Du bout du bâton, il le pousse alors hors de la chambre, ce qui n’est pas sans émotionner mes voisins, car dans l’hôtel même le fait est assez rare.

M. F…, à qui je raconte la chose, vient le voir avec sa femme, ce qui n’est pas pour lui donner un grand goût pour ce pays où elle vient à contrecœur.

Le docteur m’a présenté ce matin à un M. V…, représentant d’une maison de Bordeaux et pour qui j’ai aussi un mot du directeur de la Banque néerlandaise de Singapour.

À 1 heure on sert la table de riz, qui n’est autre que du carry, mais bien autrement compliqué. D’abord du riz cuit à l’eau, ensuite une sauce verte très pimentée, puis au moins trente variétés de choses (omelette au jambon haché, poulet, jambon, poisson, piment, etc.). Il faut s’y connaître pour se composer une mixture mangeable, ce à quoi, malgré les conseils de mon voisin, je n’arrive pas. Heureusement, il y a après du beefsteak aux pommes, je me rattrape.