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Page:Journal du voyage de Vasco da Gama.djvu/18

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l’Océan et jeta l’effroi parmi les équipages : « Allons donc, dit-il à ses compagnons consternés, voyez-vous pas que c’est la terre qui tremble devant nous. » Il n’en fallut pas plus pour ranimer tous les courages.

Gama ne revit point sa patrie ; il mourut à Cochin, peu de temps après son arrivée, le 25 décembre 1524. La dépouille mortelle du grand navigateur fut transférée par la suite au Portugal, et déposée au couvent des Carmes-Déchaussés de Vidigueira où il avait fait construire un monument pour sa famille. Au temps où écrivait Barbosa Machado (1750), on voyait encore, dans une chapelle du monastère, cette tombe illustre, recouverte d’un drap de velours noir, avec l’inscription suivante gravée sur une pierre :


AQUI JAZ O GRANDE ARGONAUTA


D. VASCO DA GAMA


I. CONDE DA VIDIGUEIRA, ALMIRANTE


DAS INDIAS ORIENTAES


E SEU FAMOSO DESCUBRIDOR[1]


La découverte de la route maritime des Indes ne fut pas un résultat du hasard, comme on l’a prétendu par ignorance ou par esprit de dénigrement, mais une oeuvre préparée de longue main, poursuivie pendant quatre-vingts ans avec persévérance, et accomplie à l’aide des lumières que fournissait un siècle où l’art de la navigation avait fait, surtout au Portugal, de remarquables progrès. Dès l’an 1415, le prince Henri fondait à Sagres une académie où étaient enseignées les connaissances


  1. Ici repose le grand Argonaute, D. Vasco da Gama, premier comte de Vidigueira, amiral des Indes orientales et de leur fameux explorateur.