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VISIONS DE L’INDE

étroit et ridé, un bonnet de toile blanc, comme en ont nos gâte-sauce, achève de lui donner un air misérable et comique. La lune blêmit le paysage, qui est inexprimable avec ses palais européens, ses mosquées exquises dans des orties en fleurs. Parmi les arbres magnifiques, au milieu de cette nature asiatique haletante de parfums, contre le ciel criblé d’astres, se détachent les villas anglaises. C’est le même procédé qu’à Bénarès. La ville européenne se dilate, s’espace, laissant à chaque maison sa ceinture de parc.

Le télégraphe est une grande salle circulaire, sans cloisons intérieures, tenu par des blancs et des demi-blancs ; çà et là, dans des couvertures, je heurte les corps étendus des boys, que les employés réveillent de temps en temps, pour donner un reçu ou fermer une porte.


II

Bienfait d’un Français à l’Inde.

Le lendemain matin, de bonne heure, nous prenons un « garry ». Le cocher, rusé et docile, nous entraîne, sachant que nous sommes des Français, à « la Martinière ». C’est un monument grandiose et