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VISIONS DE L’INDE

lumineuse en son souvenir, mais elle s’obscurcit dans son cœur attristé.

Le christianisme s’affaiblit chez nous, mais il va renaître dans cet Extrême-Orient qui deviendra peut-être son dernier refuge. Le Père est accompagné par un frère capucin italien d’une politesse et d’une humilité excessives. La volonté têtue d’un de ces hommes du Nord, qui construisirent leur patrie aux dépens de la mer, a dressé dans les Himalayas, ces maisons d’éducation et de prière. Il me les fait visiter. Les garçons d’abord. L’Occident, avec sa méthode, sa netteté, a carrelé ces salles claires où des tableaux noirs sont chargés de chiffres, a aligné ces pupitres remplis des abrégés de notre littérature et de notre science. Là se penchent des visages sombres que tout leur atavisme semblait devoir séparer de nos études. Ils sont mêlés à des enfants blancs et aussi à ces « half cast » qui forment, dans l’Inde, une clientèle puissante pour le christianisme grandissant.

La maison des Sœurs est plus souriante encore et plus imposante. Comme le labeur de la femme est plus élégant, plus vivifiant que celui de l’homme !

Ce collège, qui est aussi un couvent, complété par une église, est plein de parfums de fleurs, de frissons musicaux, de jolis meubles « modern style ». Ces excellentes filles doivent tenir propre et net le