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VISIONS DE L’INDE

sommets de huit mille mètres qui protègent le Thibet impénétrable. Je dois escalader cette montagne demain, avec l’ingénieur de Naini-Tal qui y a installé ses réservoirs hydrauliques alimentant d’eau le pays, les plus lointaines villas sur les hauteurs.

Est-ce un jeu de la lune ? l’hallucination de mes yeux las de veiller ? un peu de fièvre qui déjà me tracasse ?… Je crois apercevoir sur la cime une sorte de feu follet qui danse. Oui, le pic China allume un signal dans la nuit. Mais, pour qui et pour quoi ? Alors je me rappelle ce que m’a dit gravement Bharamb. Parfois la flambée qui désigne la place secrète de l’homme-Dieu est visible de Naini-Tal. Et c’est toujours pour celui qui l’a aperçue un signe de bonheur, la promesse d’un miracle…


VIII

Le Mahatma.

L’ingénieur et moi, suivis de nos boys, nous escaladons, sur nos chevaux, le lendemain matin, de bonne heure, le pic mystérieux. Mon hardi compagnon est jeune, bavard, tout à fait clos aux beautés de ce paysage inouï, où il n’admire que ses tuyaux

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