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VISIONS DE L’INDE

indigène, consiste en une sorte de bassin en terre avec issue pour l’écoulement des eaux ; et des jarres fraîches attendent la main qui les versera sur le corps dénudé.

Lorsque j’arrive, j’ai la chance de trouver une chambre vacante. Le maître du Dâk-Bengalow m’annonce que je ne pourrai pas y rester plus de huit jours. Tel est le règlement de police. Un voyageur chasse l’autre. L’hospitalité du Dùk-Bengalow est aussi courte que sommaire. Les murs, construits par des Hindous, s’effritent quand on les touche. Les plaXonds vous tombent sur la tête pendant la nuit, en lamelles de plâtre, sous le trot véhément des rats. Les serviteurs, silencieux et feignant de ne jamais rien comprendre, semblent détachés d’un conte oriental et placés autour de vous par quelque mystérieuse et inquiète providence.

Dès que j’ai traversé la porte de Muttra, je comprends que je suis, en effet, transporté dans une ville fantastique et qui ne ressemble à rien de tout ce que j’ai vu jusqu’ici. Ce qui frappe d’abord, même dans cette Inde si hospitalière pour l’animal, c’est l’allure de citoyens que prennent les bêtes. Comme à Jeypore, elles sont bariolées, par une sorte de charité artistique, qui a voulu augmenter leur beauté et leur éclat.

Les singes sont ici innombrables, et ces souples