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VISIONS DE L’INDE

« S’il y a un paradis quelque part sur la terre, c’est ici, c’est ici, c’est ici[1] ! ».

Mais le paradis pour un chrétien est « autre part », loin de la terre, « n’importe où, hors du monde » selon la magnifique expression de Baudelaire, à l’écart surtout des palais qui deviennent déserts et des pompes qui s’évanouissent. Le vrai paradis sur la terre, mais malgré elle, et en quelque sorte par l’oubli d’elle, réside sous l’humilité de la vie et dans la splendeur secrète de l’amour…

X

La princesse qui mourut nonne musulmane.

L’Inde demeure cependant le pays du renoncement, plus encore que de l’opulence et de l’orgueil. Tout abandonner pour suivre un maître mystique, pratiquer (avant la lettre) la parole du Christ : « Laissez tout ce qui vous appartient et suivez-moi » est une tentation d’héroïsme moral que ces âmes écoutent souvent, même au milieu de la gloire, de la richesse, dans l’éblouissement des cours impériales.

  1. Cette phrase d’emphatique admiration se retrouve dans Lalla-Roukh.