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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

— Tu as des parents à Paris… Je t’en ai entendu parler quelquefois…

— Une sœur, bien pauvre, bien vieille comme moi… Noémie… Mais Paris, c’est loin… et c’est si grand… et c’est si dangereux pour les pauvres femmes isolées… Quel malheur, que tout cela soit arrivé… quel malheur !…

Soudain, prise d’une colère furieuse sous le poids de toutes ces catastrophes :

— Ah ! les cochons ! les cochons !  ! hurla-t-elle, en levant ses deux poings.

Et ainsi soulagée, elle parut plus calme.

Rose-Lys, toujours grimpée sur sa chaise, l’entendit aller et venir… dans la chambre de Rolande. La vieille pleurait. Elle cria, dans un sanglot :

— Au revoir, mon enfant… que le bon Dieu vous protège…

L’escalier gémit sous ses pas… Les pierrettes grincèrent dans le sentier du jardin.

Alors, Rose-Lys abaissa les bras et descendit de la chaise…

— Il va venir ! pensa-t-elle.

Elle attendit quelques seconde et l’homme parut : c’était Nicky Lariss…

Il la saisit par le cou et la jeta sur un fauteuil :

— Les papiers !  ! que tu cherchais là, derrière ce tableau… Ne mens pas…

Rose-Lys parut au comble de la surprise :

— Je ne cherchais rien derrière ce tableau et j’ai bien remarqué votre espionnage…

— Alors, que faisais-tu, grimpée sur cette chaise ?

— Vous ne voyez pas que la glace, sur la cheminée, est toute brisée, et qu’il n’en reste qu’un morceau, là-haut, dans l’angle ?… Je suis montée sur la chaise pour y atteindre… et je me coiffais simplement… Ça n’est pas défendu, je suppose ?

Le bandit comprit qu’il allait être joué.