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née ne présente pas des différences notables chez des individus de même espèce. Quelle dissemblance, en effet, les constitutions individuelles n’impriment-elles pas aux caractères symptomatiques ! Le cheval entier, de race commune, par exemple, manifeste souvent de la gaîté et de l’appétit malgré l’inflammation de l’un de ses poumons ; les sujets de sang au contraire, beaucoup plus impressionnables, sont dans le plus grand nombre de cas tellement opprimés par le mal, que leur marche est vacillante, qu’ils refusent toute nourriture et se tiennent constamment au bout de leur longe.

Si les difficultés sont grandes pour discerner les nuances des symptômes d’une même maladie sur les sujets de même espèce, combien seront-elles plus redoutables encore lorsqu’on se trouvera en présence des divers animaux domestiques ! En supposant qu’il s’agisse toujours de la pneumonie, que de diversité ne remarquera-t-on pas dans les symptômes lorsqu’on la considérera chez le cheval ou chez le bœuf ; chez le premier, animal vif, léger, à attitudes expressives, les symptômes s’offriront tout d’abord et sans difficulté à l’œil de l’observateur : chez le second, au contraire, animal mou, apathique, les symptômes généraux à cause de leur nombre, de leur intensité et de leur confusion auront le triste privilège d’effacer, ou, tout au moins, de voiler considérablement les symptômes parhognomoniques. Ce que je dis à propos du cheval et du bœuf, pourrait être répété au sujet du chien, du mouton, etc.