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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/20

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me donnait des leçons de physique expérimentale, et nous commencions nos expériences dès la détestable gravure du frontispice. Garde-toi bien, lecteur, d’en faire autant lorsque j’offrirai quelques tableaux à ta vue. Songe que la maigreur, la pulmonie, l’éthisie, la consomption t’attendent après quelques-unes de ces expériences.

Les premières années de ma vie n’offriraient rien de neuf à la curiosité publique, les inclinations de l’enfance étant à peu près les mêmes chez toutes les filles, c’est-à dire qu’elles sont toutes disposées par la nature même à la coquetterie, à l’amour et à l’intrigue. L’exemple, l’éducation, les mœurs de leurs mères développent ces germes naturels ; et l’habitude ou le besoin renforcent ces passions ou ces qualités, comme on voudra les appeler. J’étais donc avide de plaisir, coquette, amoureuse par l’impulsion de la nature, et je devins dans la suite intrigante par celle du besoin et de la nécessité.