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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Dès que Tchong-hien (Sam̃ghabhadra) l’eut parcouru, il se sentit enflammé de zèle et d’émulation.

Après douze ans de méditations il (Sam̃ghabhadra) composa, en vingt-cinq mille çlôkas, le traité intitulé Kiu-che-paù-lan (Kôchakarakâ çâstra ?). Quand il eut terminé cet ouvrage, il voulut avoir une entrevue avec Ohi-thsin (Vasoubandhou), pour déterminer avec précision ce qu’il pouvait renfermer de vrai ou de faux ; mais il mourut avant d’avoir accompli ce dessein. Dans la suite, Chi-thsing (Vasoubandhou), ayant vu son traité, admira ses explications habiles, et déclara que, pour la force des pensées, il ne le cédait en rien aux docteurs du Pi-p’ocha (Vibhâchâ). « Quoi qu’il en soit, dit-il, ses principes sont tout à fait conformes aux miens ; il faut donner à son traité le titre de Chun-tching-li-lun (Nyâyânofuén castra) « le traité conforme aux vrais principes » ; et aussitôt il fut publié sous ce titre.

Après la mort de Tchong-hien (Samghabhadra), il éleva en son honneur, dans un bois de An-mo-Ào (Àmras) « manguiers », un magnifique Stoûpa qui subsiste encore aujourd’hui.

À côté de ce bois, il y a un autre Stoûpa qui renferme les restes du maître des Castras, Pi-mo-lo-mi-tùAo ( Vimalamitra).

Ce docteur était originaire du royaume de Kia-^kimi-lo (Kachmire) ; il avait embrassé la vie religieuse dans l’école Tsi-yeau-pou (des Sarvâstivâdas). Il avait voyagé dans les cinq parties de l’Inde, et avait étudié à fond les Trois Recueils (Tripitaka).