Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/107

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Bhikchoun’i (religieuse bouddhiste) l’ayant vu, lui paria ainsi : « Vous ne brûlez point ce qui doit être brûlé, et vous brûlez ce qui ne doit pas être brûlé. »

En entendant ces mots, le brâhmane fut transporté de colère, et lui dit : « Misérable tondue, qu’entendez-vous par ce qu’il faut brûler ?

— Si vous voulez savoir, lui dit-elle, l’endroit qu’il faut brûler, brûlez seulement la colère de votre cœur. Si vous pouvez brûler votre cœur, ce sera un cœur pur et sincère. Quand un bœuf est attelé à un char, si le char ne marche pas, il faut frapper le bœuf, et non le char. Le corps est

    Bhângaka, vêtement de fil de chanvre, du Dictionnaire Mahavyoutpatti, fol. 207. Dagdha est le mot sanscrit le plus usité pour dire brûlé.