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Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/170

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— Ce prodige est cependant réel, repartit le magistrat. Ensuite, faisant approcher Ni-chen-k’i : Votre illustre père est venu me recevoir lui-même, il s’est assis tout près de moi, et m’a parlé pendant une heure. Je pense que, vous tous, vous avez entendu notre entretien.

— Pas un mot, répondit Chen-k’i.

— Je crois le voir encore, reprit le magistrat, avec sa taille élevée, ses joues pâles et décharnées, ses pommettes saillantes, ses yeux perçants, ses longs sourcils, ses larges oreilles, sa barbe argentée, son bonnet de crêpe foncé, ses bottes noires, son manteau rouge et sa ceinture d’or. Est-ce bien là son portrait ? »

Tous les assistants éprouvèrent un frémissement, et tombèrent à genoux en s’écriant :

« C’est bien lui ! c’est bien lui !