Page:Julien Delaite - Essai de grammaire wallonne - Le verbe wallon, 1892 (partie 1) et 1895 (partie 2).djvu/139

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Observations.

1o Le wallon possède aussi l’adjectif démonstratif même (mè̄̃m) s’employant devant et après le substantif ou après le pronom.

Ex. : Li même homme. Le même homme. Mi-même. Moi-môme.

Après le substantif, l’adjectif même ne s’emploie pas bien seul, en wallon ; il est généralement accompagné du pronom personnel.

Ex. : L’homme lu-même. L’homme même. Li feumme lèye-même. La femme même.

Remarque. — Dans la comparaison d’égalité faite au moyen de l’adjectif même, le wallon remplace souvent la conjonction qui par la préposition avou (avec).

Ex. : Il a l’ même sièrvante qui ou avou mi. Il a la même servante que moi. Il est dè même age avou m’ fré ou qui m’ fré. Il a le même âge que mon frère.

2o Le wallon n’emploiera pas le mot , tel, comme adjectif démonstratif.

Il ne dira pas on té calin (un tel coquin), mais il dira on s’fait calin (un coquin ainsi fait, pareil), on calin comme lu ou on calin comme çoula, un coquin comme lui, un coquin comme cela.

À la rigueur sifait, féminin sifaite (par syncope de l’i s’fait, pareil, s’faite, pareille), pourrait passer en wallon pour adjectif démonstratif.

3. Adjectifs relatifs.

Ces adjectifs sont très rares en wallon, comme en français d’ailleurs.

Ex. : J’a vèyou ine homme, lisquél homme… J’ai vu un homme, lequel homme…

Il est même douteux que cette tournure soit essentiellement wallonne. Elle est probablement d’importation française.