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est plus développée que chez les races que nous avons déjà citées ; mais elle est parfois trop inclinée, quoique ce soit encore la plus irréprochable. La tétine est aussi très développée ; les trayons sont moyens et réguliers chez les jeunes chèvres.

3. Tempérament et Aptitudes.

Sans être aussi robuste que les deux autres races à cornes, la chèvre du Gessenay vit très à l’aise sur les montagnes ; toutefois le séjour de la plaine lui convient mieux, et bien soignée elle donne abondamment du lait. L’absence de cornes sur son front et la douceur de son caractère permettent à l’éleveur de la laisser broûter en compagnie du jeune bétail, ce qui offre parfois du danger avec les chèvres à cornes.

Ces qualités laitières la font beaucoup rechercher soit en Suisse soit à l’étranger. Lorsqu’elle est âgée, ses trayons atteignent un fort volume. Dans ce cas la marche étant gênée par le pis, il arrive qu’elle ne convient plus aux pâturages élevés : La jeune chèvre du Gessenay s’engraisse aussi facilement. Si sa taille est plus grande, que chez les autres, c’est que d’habitude elle est mieux soignée ; et beaucoup d’éleveurs ne les font couvrir qu’à l’âge de dix-huit à vingt-quatre mois, tandisque, règle générale, cela a déjà lieu la première année. L’État de Berne fait de louables efforts pour perfectionner encore cette race, afin de lui donner une plus grande extension dans le canton où elle remplacera certainement les autres variétés qui vont diminuant chaque année.