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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/109

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OU CONDUIT LA BONNE EDUCATION.


de ses fréquentes visites, elle avait remarqué la bonne tenue de Françoise, sa politesse, quand elle lui adressait la parole, son air distingué sous ses habits de paysanne, ses manières gentilles avec son petit frère et ses sœurs, son respect pour sa mère.

Chaque fois qu’elle venait, elle se plaisait à la faire causer, et bientôt, il lui vint à la pensée de lui trouver un emploi dans sa
maison.

Une année à peine s’était écoulée que Mme Leduc demanda Françoise pour surveiller ses petits enfants. La veuve, quoique très peinée de se séparer de sa fille, consentit néanmoins à son déport, d’autant plus que sa fille cadette pouvait à peu près remplacer l’aînée.

Françoise quitta donc la maison paternelle le cœur gros, mais avec courage, et arriva chez Mme Leduc. Elle se mit vite au courant de la besogne qu’on réclamait d’elle et sa maîtresse se louait chaque jour de l’avoir introduite dans sa maison.

Quoique jeune, elle prit de l’autorité sur les enfants qui lui étaient confiés. Jamais un mot impoli ou malhonnête ne sortait de sa bouche, elle répondait avec aisance et simplicité, n’était déplacée nulle part.

Elle savait se faire aimer des autres serviteurs, si bien qu’un jour, la vieille bonne de la maison dit en