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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/21

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CHEZ LES GRANDS PARENTS.


demande des nouvelles de la nuit, s’informe si le rhumatisme n’a pas trop fait souffrir, si la douleur de tête a cessé, si le sommeil a été bon. Cela dit, elle défend absolument à sa grand’mère de se lever, l’assurant qu’elle saura bien préparer le déjeuner pour tous et qu’elle lui apportera sa bonne tasse de chocolat au lit.

La grand’mère se fait bien un peu prier, puis elle finit par se laisser dorlo-
ter, se renfonce dans son dodo bien chaud, suit des yeux la petite /ménagère dans sa besogne, et se trouve heureuse d’avoir une enfant aussi gentille.

Dans le courant du jour, Jeanne aide encore sa grand’mère dans les soins du ménage, et chaque fois qu’elle peut faire un ouvrage elle-même, elle force sa grand’mère à rester assise.

— Vous avez bien assez travaillé dans votre jeunesse, lui répète-t-elle souvent, reposez-vous. Puis, elle va lui chercher un mouchoir oublié, ou ses lunettes, ou sa tabatière. Elle lui remet un tricot entre les mains et lui ramasse ses mailles au besoin. Sa tâche finie, Jeanne s’assied près de son aïeule, un ouvrage à aiguille à la main, et entend, pour la centième fois peut-être, une histoire du temps passé : Jeanne a l’air de s’y intéresser et fait comme si elle ne l’avait jamais entendue.

Joseph, en sa qualité de garçon, accompagne son grand-père au jardin. Il écoute attentivement les explications que celui-ci lui donne sur la culture des légumes et des fleurs, Jeanne soigne bien sa grand’mère.