Aller au contenu

Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
12
LA CIVILITÉ DES PETITES FILLES.


arrache les mauvaises herbes sur les plates-bandes pendant que l’aïeul ratisse les allées.

Quand les jardiniers sont las, ils se reposent sur un banc et Joseph prie son grand-père de lui raconter ses campagnes au temps où il était soldat en Afrique, sous le maréchal Bugeaud.

D’autres fois, Joseph lui lit tout haut le journal ou l’his-

toire des guerres de la révolution et de l’empire. S’ils se promènent ensemble, Joseph dit : — Grand-père, vous êtes las, et puisque je ne suis pas assez grand pour vous offrir mon bras, appuyez-vous sur mon épaule, je suis fort et je serai votre bâton de vieillesse.

L’heure du déjeuner arrive, et, comme toutes les personnes âgées, le grand-père et la grand’mère aiment à faire leur sieste après le repas. Jeanne et Joseph, ne voulant déranger en rien leurs habitudes, respectent leur sommeil et ne font aucun bruit.

Et tous les jours se passent ainsi.

Le temps fixé pour le retour de nos petits voyageurs étant arrivé, Ils disent adieu à leurs grands parents, reçoivent des compliments sur leur conduite, parlent le cœur très joyeux, ayant leur bourse bien garnie, je vous assure…

Un grand changement. — Quelques jours après le départ de Jeanne et de Joseph de chez leurs grands parents,