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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/41

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LES REPAS.

On peut prendre avec la main des asperges, des artichauts, des radis et toute pâtisserie qui ne peut salir les mains. S’il y a une pince à sucre dans le sucrier, il faut s’en servir ; s’il n’y en a pas, on utilise la pince naturelle que Dieu nous a donnée : le pouce et l’index.

On ne doit pas plus mordre dans son pain que dans des fruits. Pour ces derniers, le couteau doit remplir son office. On coupe les pommes et les poires par tranches, puis on pèle les tranches. Les personnes adroites tiennent les morceaux de fruits à l’aide de la fourchette à dessert et les pèlent ainsi sans que les doigts de la main gauche y touchent.

On ouvre les pêches, les prunes et les abricots pour enlever les noyaux. Les cerises se mangent une à une, les fraises et les framboises avec des cuillères.

Il est absolument interdit par la civilité de casser à table tout espèce de noyaux avec ses dents, noix, noisettes, etc., comme aussi de se nettoyer les dents après les repas avec la pointe de son couteau, une épingle ou même un curedent.

Ce sont des soins de propreté qu’il faut prendre à l’écart. En cela, nous ne pouvons imiter nos voisins les Anglais.

On ne doit pas couper par bouchées tout son pain et toute sa viande à l’avance, mais seulement au fur et à mesure de ses besoins.

Si l’on coupe de la viande, il faut veiller à ne pas faire jaillir de la sauce sur ses voisins ou sur soi-même.

Inutile d’ajouter, n’est-ce pas ? que seuls, les gens mal élevés, osent mettre du dessert dans leur poche.


Encore quelques recommandations. — Jamais le couteau ne doit toucher les lèvres et servir à porter des aliments à la bouche. Sa fonction est de couper la viande, le pain quand on ne le rompt pas avec ses doigts, et les fruits.

Mais, me direz-vous, comment alors manger les confi-