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LA CIVILITÉ PUÉRILE ET HONNÊTE.


dans l’intérieur un vide assez grand pour pouvoir y introduire une petite cuillère, mélanger le blanc et le jaune, saler le tout et y tremper des bouchées de pain coupées en long. L’œuf mangé, on brise la coquille dans son assiette.

N’avais-je pas raison de dire qu’il faut un véritable apprentissage pour mener à bien cette besogne ?

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5. — La Civilité puérile et honnête.


Je cherchais, mes enfants, ce que j’avais encore à vous dire à propos des repas, quand il m’est tombé sous la main un bien vieux livre, fort répandu dans les familles et la gent écolière, il y a quelque cent ans.

Ce vénérable ouvrage est intitulé : « La Civilité qui se pratique en France parmi les honnêtes gens, ou milité puérile et honnête. » Je vais vous en donner des extraits 1[1].

Si quelques mots vieillis, quelques expressions singu-

  1. 1. C’est à la fin de ce livre qu’on trouve les quatrains de M. de Pibrac, magistrat, diplomate et poète français, né à Toulouse en 1529, mort à Paris en 1580. Il n’est plus connu que par ses quatrains qui ont du trait, un tour animé, une certaine grâce piquante et originale. Autrefois, on les savait par cœur dans toutes les familles, Ils constituaient ce qu’on appelait le bréviaire des honnêtes gens.