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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/45

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LA CIVILITÉ PUÉRILE ET HONNÊTE.

« Il est incivil de dire : je ne mange point de ceci, de cela. Je ne mange jamais de rôti ni de lapin. Je ne saurais manger où il y a du poivre, de la muscade, de l’oignon. Il ne faut jamais que de telles répugnances soient connues. Il faut prendre civilement tout ce qu’on vous présente et si le dégoût est invincible, comme il arrive quelquefois, il faut, sans faire semblant de rien, laisser


le morceau sur l’assiette, manger d’autre chose et, quand on n’y prend pas garde, se laisser desservir.

« C’est au maître et à la maîtresse de maison, et non à d’autres, d’inciter 1[1] à manger de loin à loin et sans tourmenter.

« Il ne faut pas faire comme on dit, la petite bouche, mais manger honnêtement et selon son besoin ; aussi ne faut-il pas paraître insatiable ni manger jusqu’à se faire venir le hoquet.

« Comme il ne faut point manger à la dérobée, aussi ne faut-il point boire en cachette.

« Il faut toujours avant de boire s’essuyer la bouche et

  1. I. D’exciter.