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LES VISITES ET LES CONVERSATIONS.


assise sur son siège dans une attitude aisée, et loin de se renverser en arrière, de s’accouder sur les bras du fauteuil, elle se tenait droite sans raideur, n’allongeant ni ne croisant les jambes. Ces choses-là sont faites par des gens sans éducation qui ne craignent pas aussi de cracher par terre au lieu de cracher dans leur mouchoir, d’éternuer avec un bruit for-
midable sans se retourner, et de poser leurs pieds boueux sur les bâtons des chaises au grand désespoir des ménagères.

« En écoutant les autres parler, Alice avait un air poli, attentif, tout à fait flatteur pour ceux qui causaient. A un moment de la conversation, ayant eu une distraction ou n’ayant pas bien entendu, elle dit aimablement : « Pardon, Madame, vous plairait-il de répéter ? je n’ai pas bien compris. » Il a y loin de là à ce que nous disons dans la même circonstance : Hein ? Quoi ? Qu’avez-vous dit ?

« J’ai remarqué aussi que ma cousine ne se nommait jamais la première ; ainsi elle disait : Maman et moi, mon frère et moi, au lieu de : Moi et maman, ce qui est incivil.

« Encore une chose à te rappeler.

« On regardait ma cousine avec curiosité ; j’ai vu qu’elle plaisait, cela se comprend. Elle est simple, natu-