« Le lendemain, nous partons à la ferme de Neuvy, que tu trouves si jolie et si plaisante. Papa et maman nous accompagnaient. Les fermiers, grands amis de mes parents, nous reçurent à bras ouverts et nous donnèrent un copieux déjeuner. Il y avait là plusieurs voisins d’alentour invités en notre honneur. Nous étions nombreux. La mère Sophie avait préparé un repas, oh ! mais un de ces repas où l’on reste deux heures à table.
« Je tire ma cousine à part et je lui dis : « — Pourvu que tout ce bruit ne te gêne pas trop ! La société des paysans ne va pas te plaire.
« — Me prends-tu pour une mijaurée, pour une pimbêche dédaigneuse ? Et pourquoi donc ces braves gens me déplairaient-ils ? Ce sont d’honnêtes travailleurs, ayant de la simplicité, de la franchise, et leur compagnie ne saurait m’être désagréable.
« — Oui, mais ils vont le parler de culture, de la récolte du blé ou du foin, et tout cela ne peut guère l’intéresser ?