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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/60

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LA CIVILITÉ DES PETITES FILLES.

Dans la campagne, surtout, les visites aux malades font le désespoir des médecins. Il n’est pas rare de voir quelquefois cinq ou six personnes réunies dans leur chambre. C’est un véritable conciliabule. On fait causer le patient, on veut connaître les tenants et les aboutissants de la maladie, on demande ce qu’il ressent et on augmente ses souffrances. Reprenons notre récit.

Marie marchait avec des précautions infinies, chassait les mouches qui agaçaient la malade, arrangeait les rideaux pour que la lumière ne fatiguât pas ses yeux.

Après quelques heures d’un sommeil paisible, la malade put adresser quelques mots à sa nièce, et celle-ci profita du moment favorable pour tranquilliser sa tante sur les suites de cette indisposition ; elle lui fit espérer que la guérison était proche, et un rayon de joie illumina la figure de la pauvre femme.

Quand la mère de Marie arriva le soir, la tante chanta les louanges de sa nièce ; elle aurait voulu avoir toujours près d’elle une garde-malade si gentille, si remplie d’attentions !

Résumons les règles de la civilité en ce qui concerne les visites aux malades :

Une personne bien élevée ne rend des visites aux personnes malades que lorsqu’elle sont de sa famille ou qu’elle les connaît intimement. Elle a le soin de faire ses visites très courtes, à moins qu’elles ne soient utiles et réclamées par la famille. De plus, elle doit parler peu et bas, et ne rien dire qui puisse fatiguer ou tourmenter le pauvre patient.


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