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LA POLITESSE ENVERS LES PAUVRES.



11. — La Politesse envers les pauvres.


CHEZ LES FOURNISSEURS.


C’était à la fin d’une journée de chaleur accablante. Je m’étais assise à la porte de ma demeure pour respirer un peu d’air frais. Un pauvre vieillard infirme et dont les vêtements dénotaient la misère vint à passer en ce moment ; il s’appuyait péniblement sur son bâton et marchait avec difficulté.

Bientôt il fut obligé de s’arrêter comme si ses jambes ne pouvaient plus le porter, et prit le parti de s’asseoir par terre.

Un petit garçon nommé Raoul, qui pouvait bien avoir dix ans, accompagné de sa sœur plus jeune que lui, s’approche du pauvre homme, se découvre et, son chapeau à la main, lui remet une pièce blanche en lui disant :

« Voilà dix sous pour vous, monsieur, parce que vous paraissez bien malheureux. »