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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/85

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UNE FÊTE AU VILLAGE.

Tu, tu, tu, turlututu tu lu tu…

Plan, plan, rataplan, plan, plan.

Voilà la garde qui passe : Bruno joue du clairon, Louis bat du tambour, Georges souffle dans sa trompette, le petit Alfred suit en tournant son cri-cri.

— Hardi, mes beaux soldats ! faites vacarme, dit Jérôme. En plein air, c’est permis. Dans les maisons, c’est autre chose. Il ne faut jamais être bruyant chez soi ; cela ennuie le papa et la maman, qui ont si grand besoin d’être tranquilles quand ils rentrent le soir très fatigués de leur travail.

— Tiens ! on renonce à la corde maintenant ? fait Jérôme arrivant à un groupe de sauteuses qui gesticulent et disputent.

— Oui, Nathalie a manqué.

— Alors ?

— Alors, elle ne veut pas tourner, elle boude.

— Et on ne joue plus à cause de cela ?

— Dame !

— Ah ! personne ne veut donc tourner à sa place ?

— Si, moi ! fait une blondine de huit ans.

— À la bonne heure, mignonne, sauve la situation, il faut toujours pacifier les choses. Cela donnera à Nathalie le temps de se débouder. Je vois qu’elle a déjà regret de son mauvais caractère. Est-ce qu’on doit jamais avoir au jeu des fâcheries et des contestations ? Ah ! fi, que c’est laid ! surtout entre petites filles.

Plus loin, on s’amuse gentiment. Marthe a prêté sa raquette à Nelly qui fait une belle partie de volant, pendant que Marthe joue avec le ballon de Thérèse.