Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/59

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L’express filait dans des plaines grasses coupées d’eau ; les paysages filaient avec des airs de tableautins un peu vernis. La nature commettait parfois des fautes de perspectives, sans aucun doute. Sparkling qui voyageait rarement de jour, s’intéressait, quand le train coupait un village, strident, sifflant, brouant à un mètre des portes de cabarets où des têtes toujours surprises, subites, s’écarquillaient. Un village, une mairie, une usine, puis une flaque d’eau et un herbage ; on entendait des rires de femmes et de fillettes voyageuses quand la vision se rapetissait de menus objets, moutons du lointain, poules picorantes, pastourelles assises aux talus des petites stations ; des yeux effarés et vicies de paysans assis sur des paniers, admiraient la vitesse de ce train cher. En des gares fer et verre, tremblotantes de fracas, l’express hurlant agitait désespérément ses ferrailles, comme un grand personnage tintinnabu-