Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/360

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admis que très sur la lisière. M. Catulle Mendès, en reconnaissant la beauté des Fleurs de Mallarmé ou des sonnets de Verlaine, déclare, en 1884, qu’il conçoit seulement la technique de Mallarmé, sans l’admettre, et dit, à propos de Verlaine, que les Fêtes Galantes font preuve d’une meilleure santé intellectuelle que les Poèmes Saturniens. C’est le droit absolu de M. Catulle Mendès d’indiquer une démarcation, et cela fait l’éloge de sa critique d’avoir tout de suite senti une antinomie, mais alors pourquoi, depuis, cette revendication obstinée ?

Cette coupe nécessaire faite, on trouverait comme principaux Parnassiens : Glatigny, M. Mendès, Armand Silvestre, M. Mérat, Léon Valade, M. Coppée, M. Sully Prudbomme, M. de Heredia, M. Léon Dierx.

Théophile Gautier, dans son Rapport sur les Progrès de la Poésie française, en 1867, après les avoir cités (en leur joignant MM, Winter, Luzarche et des Essarts), prononce : « Il est bien difficile de caractériser, à moins de nombreuses citations, la manière et le type de ces jeunes écrivains dont l’originalité n’est pas encore bien dégagée des premières incertitudes. Quelques-uns imitent la sérénité impassible de Leconte de Lisle, d’autres l’ampleur harmonique de Banville, ceux-ci l’âpre concentration de Baudelaire, ceux-là la grandeur farouche de la dernière manière d’Hugo ; chacun, bien entendu, a son accent propre qui se mêle à la note empruntée » ; et Gautier louera M. Sully Prudhomme de la bonne composition de ses poèmes, dira de M. de Heredia que son nom espagnol ne l’empêche pas de trouver de beaux sonnets en notre langue, de Stéphane