Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/366

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M. Sébastien-Charles Leconte qu’il s’est passé quelque chose depuis le Parnasse, grâce à quoi, malgré la vive admiration du poète pour Leconte de Lisle et M. Dierx, on ne peut le considérer comme un parnassien : ce serait un néo-classique, avec des recherches particulières de synthèse et de musique.

Quant à M. Rostand, quoique évidemment ses sympathies d’art affichées soient avec le Parnasse, il a trop le goût de l’anachronisme, l’indifférence de la valeur du terme et de la solidité du vers pour qu’on puisse le compter parmi eux. Son lavis est l’antithèse de leur eau-forte, au moins théorique. Dans la pratique, il y a avec certains des Parnassiens plus de ressemblances réelles.

Pour être complet, il faut noter l’expansion belge du Parnasse. Georges Rodenbach, dont toutes les volitions d’intimisme et de musique discrète sont opposées à l’art parnassien, aboutissait au vers libre, et sa mort prématurée ne l’a point interrompu avant qu’il n’en ait laissé pour témoignage ce beau livre, le Miroir du Ciel natal. Il demeure donc au Parnasse, de ce côté, M. Iwan Gilkin et M. Albert Giraud, qui sont très exactement de ses fidèles, encore que M. Giraud doive infiniment à Paul Verlaine.

III

Un livre technique apparaît à la maturité du Parnasse : c’est le Petit Traité de poésie française de Théo-