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CRITIQUE DE LA RAISON PRATIQUE.


mais d’une extension de son usage sous un autre rapport, sous le rapport pratique et que c’est la seule chose qui ne soit pas contraire & son intérêt, lequel consiste dans la répression de la témérité spéculative.

Ainsi dans l’union de la raison pure spéculative avec la raison pure pratique relativement à une connaissance, c’est à la dernière qu’appartient la suprématie mais à condition que cette union ne soit pas contingente et arbitraire mais fondée a priori sur la raison même, par conséquent, nécessaire. Sans cette subordination il y aurait conflit de la raison avec elle-même. En effet, si elles étaient simplement coordonnées, la première aurait soin de bien s’enfermer dans ses limites et de ne rien admettre de la seconde en son domaine et celle-ci à son tour étendrait les siennes sur tout et toutes les fois que ses besoins l’exigeraient, chercherait à y faire rentrer la première. Quant à l’idée de subordonner la raison pure pratique à la raison spéculative eu renversant l’ordre indiqué, elle est inadmissible, car en définitive tout intérêt est pratique et celui même de la raison spéculative est conditionnel, et n’est complet que dans l’usage pratique.


IV.


L’immortalité de l’âme, comme postulat de la raison pure pratique.


La réalisation du souverain bien dans le monde est l’objet nécessaire d’une volonté qui peut être déterminée