Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/127

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L’entendement humain, comme toute autre force de la nature, est soumis à certaines règles. On ne se trompe donc pas parce que l’entendement unit irrégu­lièrement des notions, mais parce que l’on nie d’une chose le caractère qu’on n’y perçoit pas, et qu’on juge que ce dont on n’a pas conscience dans une chose n’existe pas. Or, premièrement, les mathématiques arrivent par la synthèse à leurs notions, et peuvent dire avec certitude ce qu’elles n’ont pas voulu se repré­senter dans leur objet par la définition, ce qui n’y est par conséquent pas contenu. Car la notion du défini ne procède que de la définition, et n’a pas d’autre si­gnification ou valeur que celle qui lui est donnée parla. Si l’on porte maintenant son attention sur la philo­sophie, en particulier sur la métaphysique, on la trou­vera beaucoup plus incertaine dans ses définitions, s’il lui prend envie d’en hasarder, car la notion de ce qui est à définir est donnée. Si donc on n’observe pas quel­qu’un des caractères distinctifs de la notion, et qu’on juge que la notion développée n’en possède pas de tel, la définition devient fausse et trompeuse. Une infinité d’exemples nous montrent des vices semblables : je ne rappellerai que celui, plus haut rapporté, du contact. Deuxièmement, les mathématiques, dans leurs dé­ductions et leurs preuves, considèrent leur connais­sance générale sous les signes [ou caractères] déter­minants in concreto ; la philosophie envisage en outre