Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/129

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mathématique. De plus, l’intuition de cette connais­sance, en ce qui regarde la justesse, est plus grande en mathématiques qu’en philosophie, puisque dans les premières l’objet est considéré in concreto dans des signes sensibles, et que dans la seconde il n’est jamais conçu que dans des notions abstraites, dont la claire impression n’est pas à beaucoup près aussi grande que celle des signes. En géométrie, où les signes ont en outre une ressemblance avec les choses signifiées, l’évidence est donc supérieure, quoique en algèbre la certitude soit aussi positive.


§ II. — La métaphysique est susceptible d’une certitude qui suffit à la persuasion.

La certitude, en métaphysique, est de même nature que dans toute autre connaissance philosophique. A tel point même que toute autre connaissance de cette espèce ne peut être certaine qu’autant qu’elle est conforme aux principes généraux donnés par la mé­taphysique, il est connu par expérience qu’en dehors des mathématiques, en beaucoup de cas, nous pouvons être parfaitement certaine, jusqu’à la conviction, en nous fondant sur des motifs rationnels. La métaphy­sique n’est qu’une philosophie appliquée à des vues rationnelles plus générales, et il ne peut en être autre­ment avec elle.

Les erreurs ne proviennent pas seulement de l’i-