Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/133

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diction, cette proposition est la formule suprême de tous les jugements négatifs. Les deux principes réunis constituent les principes-suprêmes et univer­sels, dans le sens formel du mot, de toute la raison humaine. La plupart se sont donc trompés lorsqu’ils ont accordé au principe de contradiction une auto­rité qui ne lui appartient qu’à l’égard des jugements négatifs. Mais est indémontrable toute proposition qui est immédiatement conçue comme soumise à l’un de ces principes suprêmes, et qui ne peut être conçue autrement, à savoir s’il y a identité ou con­tradiction immédiate dans les notions, et si elle ne peut ou ne doit pas être aperçue par l’analyse, à l’aide d’un signe intermédiaire. Toutes les autres sont démontrables. Un corps est divisible, est une propo­sition démontrable ; car on peut faire voir par l’ana­lyse, et par conséquent médiatement, l’identité du prédicat et du sujet : un corps est composé, — ce qui est composé est divisible ; donc un corps est divisible. Le signe moyen est ici la qualité d’être composé. Or, il y a en philosophie un grand nombre de propositions indémontrables, comme on l’a dit précédemment. Ces propositions sont, il est vrai, toutes soumises aux pre­miers principes fondamentaux formels, mais immé­diatement. En tant néanmoins qu’elles contiennent en même temps des raisons d’autres connaissances, elles sent les premiers principes fondamentaux matériels