Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/158

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parcourue avec le vent d’est avait été désignée par— et celle parcourue avec le vent d’ouest par + ; seule­ment le résultat aurait été alors marqué du signe —.

De là la notion mathématique des quantités néga­tives. Une quantité est négative par rapport à une autre, en tant qu’elle n’y peut être réunie que par une opposition, c’est-à-dire en tant que l’une fait disparaître dans l’autre une quantité égale à elle-même. C’est à la vérité un rapport d’opposition ; et des quantités qui sont ainsi opposées se détruisent réciproquement en nombre égal : de sorte que l’on ne peut donner absolument le nom de négative à une quantité ; mais il faut dire que, dans + a et — a, l’un est la quantité négative de l’autre. Mais, comme on peut toujours l’ajouter par la pensée, les mathéma­ticiens ont l’habitude d’appeler quantités négatives celles qui sont précédées du signe —. Il faut cepen­dant faire attention que cette dénomination n’indique pas une espèce de choses particulières quant à sa qua­lité intrinsèque, mais le rapport d’opposition avec d’autres choses qui sont désignées par +, pour être additionnées dans une opposition.

Pour tirer de cette notion ce qui est proprement l’objet de la philosophie, sans considérer particuliè­rement les quantités, nous observerons d’abord qu’elle contient l’opposition que plus haut nous avons appelée réelle. Soit + 8 d’actif, — 8 de passif : il n’y a pas