Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contradiction à dire alors que les deux conviennent à une même personne. Cependant l’un enlève une partie égale à celle qui était posée par l’autre, et la conséquence est zéro. Je donnerai donc aux dettes le nom de capitaux négatifs. Mais je n’entendrai pas par là qu’elles soient des négations ou une simple absence de capitaux : car alors elles auraient le zéro pour signe, et la somme faite du capital et des dettes donnerait la valeur de la possession, 8 + 0 — 8 ; ce qui est faux : car les dettes sont des raisons positives de la diminution des capitaux. Comme toute cette dénomination n’indique toujours que le rapport de certaines choses entre elles, sans lequel cette notion cesse aussitôt, il serait absurde d’imaginer pour cela une espèce particulière de choses, et de les nommer choses négatives : car l’expression mathématique même de quantités négatives n’est pas exacte. En effet, des choses négatives signifieraient généralement des négations (negationes) ; mais ce n’est pas la notion que nous voulons établir. Il suffit au contraire d’avoir éclairci déjà les rapports d’opposition qui composent toute cette notion, et qui consistent dans l’opposition réelle. Pour donner cependant à connaître en même temps dans les expressions que l’un des opposés n’est pas le contradictoire de l’autre, et que, si celui-ci est positif, celui-là n’en est pas une simple négation, mais que, comme nous le verrons bientôt, il lui est opposé