Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/218

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pèces de logique : la première est une critique et une règle de l’entendement sain, tel qu’il confine d’une part aux notions grossières et à l’ignorance, et, d’un autre côté, à la science et à l’instruction. La logique de cette espèce est ce qui doit servir d’introduction à toute philosophie, au commencement de l’instruction académique ; c’est comme une quarantaine (si je puis m’exprimer ainsi) que l’élève doit faire, s’il veut passer du pays du préjugé et de l’erreur dans le domaine de la raison cultivée et des sciences. La seconde espèce de logique est la critique et la règle du savoir proprement dit, et ne peut être traitée que d’après les sciences dont elle doit être l’organe et l’instrument, afin qu’il y ait plus de régularité dans le procédé employé, et que la nature de la science soit considérée concurremment avec les moyens de l’améliorer. C’est pourquoi j’ajoute à la fin de la métaphysique une étude sur la méthode qui lui est propre, comme un organe de cette science ; étude qui ne serait pas à sa vraie place au commencement, puisqu’il est impossible de rendre des règles claires quand on n’a pas encore d’exemples où l’on puisse les montrer in concreto. Sans doute le maître doit connaître l’organon avant d’exposer la science, et pour se diriger lui-même dans cette opération, mais il ne doit jamais l’expliquer à l’auditeur qu’à la fin. La critique et l’ordonnance de toute la philosophie, comme ensemble, cette logique complète ne peut donc avoir