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ET DE L’INTELLIGIBLE.

qui suppose aussi une condition de temps. Or, comme un composé suppose une multitude de parties, un tout une totalité, ni l’analyse ni la synthèse ne seront entières, et la notion de simple ne sortira de la première de ces opérations, ni la notion de tout de la seconde, qu’autant que l’une et l’autre (l’analyse et la synthèse) pourront s’accomplir dans un temps fini et assignable.

Mais comme dans une étendue continue la régression du tout aux parties possibles, et, dans l’infini la progression des parties au tout donné, n’ont pas de fin, il s’ensuit que l’analyse et la synthèse complètes sont impossibles, et que le tout, dans le premier cas, ne peut être complètement conçu suivant les lois de l’intuition, ni, dans le second cas, le composé comme totalité. Là se trouve la raison pour laquelle les notions de continu et d’infini sont rejetées par un grand nombre, attendu que la représentation de ces deux choses est effectivement impossible suivant les lois de la connaissance intuitive, et que l’irreprésentable et l’impossible signifient ordinairement la même chose. Quoique je n’aie pas à défendre ces notions, rejetées d’un grand nombre d’écoles, la première surtout[1], il importe

    ties ; et, par suite, ce n’est pas une division, c’est une subdivision du composé donné. C’est dans cette seconde acception seulement que nous prenons ici les mots de synthèse et d’analyse.

  1. Ceux qui rejettent l’infini mathématique actuel n’ont pas beau-