Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/253

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entraine celle de tout le reste. Or, ce dont la composi­tion est telle que si cette composition est supprimée par la pensée tout disparaît en même temps, n'est pas composé de parties simples. Donc une partie quel­conque du temps est un temps, et ce qu'il y a de simple dans le temps, les moments, n'est pas une partie du temps, c'en est une limite, et les limites sont séparées par le temps ; car deux moments donnés ne font un temps qu'à la condition qu'il y ait en eux deux choses actuelles qui se succèdent; il faut donc qu'il y ait, indépendamment du moment donné, un temps dans la partie postérieure duquel soit un autre moment.

La loi métaphysique de la continuité est celle-ci : Tous les changements sont continus ou labiles {fluunt)\ c'est-à-dire que des états opposés ne se succèdent qu'en passant par une série intermédiaire d'états divers. Car deux états opposés se trouvant dans des moments de temps divers, et un temps quelconque se trouvant toujours compris entre deux moments, une substance placée dans la série infinie de ceà moments n'étant ? Idans l'un des états donnés, ni dans l'antre, ni toutefois dans aucun, elle sera dans plusieurs (in diversis), et ainsi de suite à l'infini.

Le célèbre Kaestner,· examinant cette loi de Lei­bniz en invite les défenseurs[1] à prouver que le mouvement continu d'un point par tous les cotés

  1. BoeKere Mechanik, p. 354.