j'imagine que c'est l'euthanasie de la fausse philosophie, puisqu'elle expire dans de niaises bagatelles, et qu'il serait beaucoup plus regrettable de la voir descendre au tombeau dans de profondes et fausses rêveries avec la pompe d'une sévère méthode. Pour que la vraie philosophie renaisse, il faut que l'ancienne disparaisse ; et comme la putréfaction est la dissolution la plus entière qui précède toujours lorsqu'une nouvelle production doit commencer, la crise de l'érudition semble en tenir lieu à notre époque, où il ne manque pas non plus de bons esprits animés du plus vif espoir que la grande révolution des sciences, si longtemps désirée, n'est pas trés-éloignée.
M. le professeur Reccard, qui m'a été si agréable par sa visite et par votre lettre, est ici très-recherché et généralemenî très-estimé, c'est-à-dire comme il mérite de Vêtre, quoique, assurément, un très-petit nombre de gens soient capables de l'apprécier à toute sa valeur.
Troisième Lettre.
LAMBERT A KANT.
Berlin, le 3 février 1766.
Il est incontestable que si une science doit toujours être méthodique et tirée au clair, c'est la métaphy-