Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/347

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(sans le savoir) dans la pensée spéculative. Et comme ce moyen de conduite n’est pas un principe objectif de la raison, un principe des vues (Einsichten), mais un principe purement subjectif (c’est-à-dire une maxime) de l’usage à elle permis seulement par ses limites, une conséquence du besoin, et qui constitue par soi seul, toute la raison déterminante de notre jugement sur l’existence de l’Etre suprême, dont on ne fait qu’un usage contingent en s’orientent dans les essais spéculatifs sur cet objet, ce fut certainement une faute de la part de Mendelssohn d’accorder néanmoins à cette spéculation le pouvoir de tout faire par elle seule en matière de démonstration. La nécessité du premier moyen ne pouvait avoir lieu que par suite du parfait aveu de l’insuffisance du second : aveu auquel l’aurait enfin conduit sa pénétration, s’il eût vécu plus longtemps, et qu’il eût eu l’habileté d’esprit, plus propre aux années du jeune âge de changer une ancienne manière de penser d’après le changement survenu dans l’état des sciences. Il a cependant le mérite de s’être attaché à ne chercher ici, comme partout ailleurs, la dernière pierre de touche pour l’admissibilité d’un jugement, que dans la raison seule, que la raison dût être dirigée