Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/454

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On en produit on nouveau, qui n'a rien du tout de commun avec la logique, qui ne doit pas être un pro­grès de l'entendement, mais une prévision sensitive (prœvisio semitiva) de ce qui n'est point du tout un objet des sens; c'est-à-dire un pressentiment du sar-sensible.

Il est évident qu'il y a là un certain tact mystique, un saut (salto mortcdé) des notions à l'inconcevable, une faculté de saisir ce que n'atteint aucune notion, une attente de mystères, ou plutôt un appât dont ils sont les moyens, mais en réalité le renversement des

    sensible n'est pas seulement possible, elle en est même inséparable. En effet, la somme de la moralité en m*i, quoique sursetaible, par conséquent pas empirique, est cependant donnée avec une autorité et une venté incontestable (par un impératif catégorique); maie elle pres­crit une fin qui, considérée théoriquement, sans une puissance d'un créateur du monde qui y conduise, est inaccessible par mes seules forces (le souverain bien). Mais croire en lui d'une manière morale­ment pratique, ce n'est pas en admettre théoriquement et para\ance la réalité comme vraie, afin d'en tirer une lumière propre a faire com­prendre la fin prescrite, et des mobiles poui agir, car déjà la loi delà îaison y suffit objectivement; mais c'est pour agir simant l'idéal d'une fin, comme s'il y avait réellement un pareil gouvernement du monde, parce que cet impératif (qui ne prescrit pas la foi, mais l'ac­tion) contient du cote de l'homme obéissance et soumission de sa vo­lonté a la loi, et en même temps du cote de la tolonté qui lui prescrit une lin, une faculté conforme a cette fin (faculté qui n'est pas celle de l'homme), en considération de laquelle la raison humaine peut sans doute prescrire les actions, mais non la conséquence de actions (la fin a obtenir), qui n'est pas toujours, ou totalement au pouvoir de l'homme. Il y a donc déjà, dans l'impeiatif catégorique de la raison pratique, quant a la matière, qui dit a l'homme : je veux que tes ac­tions soient en harmonie avec la fin dernière de toutes choses, la supposition d'une volonté législative, qui contient tout pouvoir (de la volonté divine); il n'est donc pas besoin de l'y faire entrer d'une manière spéciale.