Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/456

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» qu'on serait à chaque instant convainen d'igno- » rance. Toute tentative de celte espèec serait périt- » Jeuse, parce que ces hautes vérilés seraient Cxpo- » sées à un mépris grossier, et {ce qui est ici la seule » chose raisonnable) que l'âme pourrait se livrer à des » espérances chimériques et à la vaine présomption » de connaitre de grands mystères. v

Qui ne voit jei le imyslagogue, qui ne délire pas seulenient pour lui seul, mais qni fait en même temps partie d'une association, et qui, parlant à sos adcp- tes, en opposition avec le peuple (par lequel il fast en- tendre tous ceux qui ne sont pas initiés), fait de Ja hauteur avecsa prétendue philosophie ?

Dans la nouvelle langue mystico-platonicienne on dit : « Toute la philosophie des hommes ne peut indiquer qu'une aurore; le soleil doit être pressenti. » Personne cependant ne peut pressentir un solcit, s’il n'en à jamais vu; Car il pourrait bien arriver que sur notre globe le jour succédàt régulièrement à la nuit (comme dans la Genëse mosaïque), sans qu'on vit jamais de soleil, à cause des nuages qui couvrirarent. constamment le ciel, el que tout cependant allàt son train suivant cette succession (de jour et de saison). Dans nn parcil état de choses, un vrai phi- losophe ne pressentirait pas un soleil, il est vrai (car ce n’est pas son affaire), mais il pourrait peul- être présumer en conséquence, pour expliquer ce