Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

demande pourquoi il a agi d’une façon plutôt que d’une autre, il me répondra que c’est parce qu’il l’a voulu. — Mais pourquoi l’a-t-il voulu ? Sotte question ! pense-t-il. Lui demandez-vous pourquoi Titius n’a pas fait plutôt autre chose ? il vous répondra que c’est parce qu’il a fait cela. Il pense donc que la libre volition actuelle est déterminée par son existence même, et qu’elle ne l’est pas antécédemment par des raisons antérieures à son existence. Il soutient que toutes les déterminations opposées sont exclues par la seule position du fait de l’existence, et que par conséquent la raison déterminante est inutile. Mais qu’il me soit permis de prouver encore par un autre argument, que si l’on abandonne la raison antécédemment déterminante, la chose contingente ne sera jamais suffisamment déterminée, et qu’elle ne pourra pas même exister. L’acte de la libre volition existe ; cette existence exclut l’opposé de cette détermination ; mais comme il n’a pas existé autrefois, et que l’existence ne décide pas par elle-même si elle a été ou si elle n’a pas été autrefois, l’existence de cette volition laisse indéterminée la question de savoir si elle a déjà existé auparavant ou si elle n’a pas existé. Et comme, dans une détermination, quelle qu’elle soit, il faut toujours savoir si l’être a commencé ou non, l’être restera indéterminé à cet égard, et ne pourra sortir de cette indétermination qu’à la