Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/48

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condition qu’on en recherche non-seulement les caractères propres à l’existence interne, mais encore les notions qui peuvent se concevoir indépendamment de son existence. Mais comme ce qui détermine la non-existence antécédente d’un être réel précède la notion d’existence, et que ce qui fait que l’être actuellement existant n’existait pas auparavant, a déterminé en même temps le passage de la non-existence à l’existence (car les propositions : pourquoi ce qui existe maintenant n’a-t-il pas existé autrefois ? et pourquoi ce qui n’a pas existé autrefois existe-t-il maintenant ? sont identiques en réalité), c’est-à-dire est la raison antécédemment déterminante de l’existence ; il est suffisamment clair que, sans cette raison, il y a lieu aussi à une détermination indéfiniment diversifiée de l’être dont on peut concevoir le commencement de l’existence, et qu’ainsi la non-existence reste possible. Ceux qui pourraient trouver celle démonstration un peu obscure, à cause de la profondeur de notre analyse, pourront se contenter de ce que nous avons dit plus haut.

Enfin, je vais dire en peu de mots pourquoi je n’ai pas admis la démonstration employée par Wolff et ses disciples. Voici, pour résumer beaucoup de choses en quelques paroles, à quoi revient la démonstration de cet homme illustre, telle que nous la trouvons exposée avec lucidité par le pénétrant Baumgarten : Si quelque chose n’avait pas de raison, rien