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Proposition IX.
Enumérer et résoudre les difficultés auxquelles semble être sujet le principe de la raison déterminante, vulgairement appelée raison suffisante.

On peut regarder à bon droit[1] S… R… et le profond Crusius (qui est, à mon avis, je ne dirai pas le premier des philosophes allemands, mais l’un des premiers promoteurs de la philosophie dans ce pays), comme les chefs et les représentants des adversaires de ce principe. Si je suis assez heureux pour dissiper les doutes de celui-ci (et la vérité de ma cause me le fait espérer), je croirai avoir triomphé de toutes les difficultés. Il commence par critiquer la formule de ce principe ; il la trouve équivoque et d’un sens indécis. Il remarque avec justesse que la raison de connaître, la raison morale et d’autres raisons idéales, sont souvent employées à la place de raisons réelles et antécédemment déterminantes ; de sorte qu’il est souvent difficile de savoir quelle est de ces deux sortes de raisons

  1. Je n’entends contester en rien le mérite de l’illustre Darjes, dont les arguments, ainsi que ceux de quelques autres, contre le principe de la raison déterminante, sont d’un grand poids ; mais comme ils sont tout à fait analogues à ceux de M. Crusius, qui doivent être examinés, j’ai cru pouvoir me borner à dissiper surtout les doutes qui naissent de ces derniers, sans que des hommes si distingués puissent le trouver mauvais.