Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/51

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celle que l’on veut sous-entendre. Nous n’avons pas à parer ce coup, parce qu’il ne porte pas ; nos assertions y échappent. Pour peu qu’on examine nos paroles, on verra que nous distinguons soigneusement entre la raison de vérité et la raison de réalité (actualitatis). Dans la première, il s’agit seulement de cette position du prédicat qui a lieu par l’identité des notions comprises dans le sujet (considéré soit en lui-même, soit dans ses rapports) avec le prédicat ; le prédicat, déjà inhérent au sujet, se trouve ainsi à découvert. Par la raison d’actualité, où les choses sont posées comme existantes, on examine, non pas si l’existence de ces choses est déterminée, mais d’où elle l’est. Si rien n’exclut l’opposé, la chose doit être affirmée existante, non-seulement d’une existence absolue, mais aussi par elle-même et d’une manière absolument nécessaire. Mais si l’existence de la chose est contingente, il faut qu’il y ait d’autres choses qui, la déterminant ainsi et non autrement, excluent déjà d’une manière antécédente l’opposé de l’existence de cette chose. Cela soit dit de notre démonstration en général.

Mais une objection de ce grand homme, qui peut donner plus d’embarras aux défenseurs de ce principe, est celle par laquelle il nous accuse, avec une vigueur de raisonnement qui n’est pas à dédaigner, de faire revivre l’immuable nécessité de toutes choses,