ensuite les unes des autres pendant le cours des siècles à venir, suivant une loi fixe qui ne se dément jamais. Crusius attaque cette distinction rebattue entre la nécessité absolue et la nécessité hypothétique, distinction à l’aide de laquelle ses adversaires pensent lui échapper comme par une issue. Il croit donc qu’elle ne détruit en rien la force et l’efficacité de la loi fatale. À quoi sert-il, en effet, de se représenter l’opposé possible (lorsqu’on l’envisage en lui-même) d’un fait exactement déterminé par des raisons antécédentes, quand ce fait n’en doit pas moins arriver en réalité, puisque les raisons qui pourraient le faire exister, ne sont pas, et qu’il existe en vertu du contraire ? L’opposé d’un fait pris séparément peut, dites-vous, se concevoir ; donc, il est possible. — Et après ? Il ne peut cependant pas avoir lieu, parce que les raisons déjà existantes s’opposent à ce qu’il arrive jamais. Un exemple : Caius a menti. Je vous accorde qu’en vertu de ses déterminations primitives, à savoir en tant qu’il est homme, Caius a été capable de franchise. Mais, d’après la détermination actuelle de Caius, la franchise ne lui va pas ; car en lui sont des raisons qui constituent le contraire, et la sincérité ne peut lui être attribuée sans apporter le trouble dans la série de raisons qui l’enchaînent jusqu’au commencement du monde. Écoutons maintenant ce que Crusius en